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Interviews et Tribunes libres 2016
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Demain un monde sans déchets d'emballages ?

ouvez-vous nous présenter votre activité et les missions de l’INDP ?

Interlocuteur privilégié de l’ensemble des acteurs de la création packaging, l’INDP est une association loi 1901 créée par des professionnels de l’emballage, designers et industriels, avec pour objet statutaire “de contribuer au développement des activités de création et de design liées à la fabrication d’emballage”. C’est dans ce cadre que depuis un peu plus de dix ans, l’INDP informe, anime et met en relation les professionnels du secteur en proposant un ensemble de prestations et en développant un programme d’actions : newsletter, rencontres professionnelles, expositions, mises en relation, formations, concours, études, …

L’INDP s’appuie désormais sur un solide réseau d’industriels de l’emballage, de marques, de distributeurs, d’agences de design ou de designers indépendants, d’institutions, d’experts, de prescripteurs du design, … qui lui permet promouvoir les initiatives et des bonnes pratiques en matière de créativité et d’innovation dans le domaine du design packaging.

 

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En finir avec tous les déchets d’emballage qu’on jette à la poubelle, on rêve ou pas ? On est allé au Salon de l’emballage, à Paris, poser la question à Fabrice Peltier.

C’est nous, les économies développées, qui en consommons le plus au monde, c’est dans les économies émergentes qu’il est en train de galoper : l’emballage. Qu’est-ce qu’on va faire de tout ça ? L’image d’un immense gâchis nous traverse.
Mais le gâchis n’est pas forcément où on pense. C’est du moins ce que répond, gentiment agacé, l’expert, consultant sur le salon de l’emballage All4pack, Fabrice Peltier : «  Il faut replacer l’emballage dans son contexte. Un monde sans emballages est un monde de perte, un monde irresponsable, une réflexion d’enfant gâté. Le seul moyen qu’on ait de conserver des aliments depuis la nuit des temps, c’est l’emballage. La FAO (l’organisation des Nations unies pour l'alimentation) le dit : dans un pays, plus l’emballage est développé, moins il y a de pertes. Perdre l’aliment à cause d’un manque de contenant serait le pire des gaspillages. Il faut raison garder.  » 

L’emballage n’est pas forcément un déchet
Et ne pas penser l’emballage, d’emblée, comme un déchet, appuie-t-il, «  mais comme une matière en devenir. On a mis tout en place pour le récupérer. C’est même l’une des industries qui s’est le plus tôt penchée sur la question, il y a vingt ans, avec la loi Lalonde. Le problème, comme partout dans notre société, c’est le «sur» : la surconsommation, le suremballage, cette coque en plastique qui protège une pomme...  »
D’accord, mais une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on fait de tous ces trucs jetés à la poubelle ? «  Il y a trois voies, poursuit Fabrice Peltier, la plus stupide, les jeter et qu’ils soient incinérés, les recycler pour en faire des emballages ou d’autres produits, les réutiliser pour un même usage ou un autre c'est quand même beaucoup mieux...  »
Là encore, la solution est moins évidente qu’il n’y paraît. « Réutiliser un emballage pour la même fonction, par exemple, n’a d’intérêt que si on ne lui fait pas parcourir des milliers de kilomètres. Il faut considérer l’impact écologique global. Il n’y a pas une mais des pistesPendant des années le poids des emballages s’est réduit, mais cela ne s’est pas accompagné d’une meilleure recyclabilité. Aujourd’hui, on réfléchit à comment on fait pour que 100 % de ce qu’on produit soit recyclé. Et pour l’optimiser : sur 1 000 tonnes à recycler, je veux récupérer le plus possible et trouver les matériaux qui le permettent. Mais là encore, il ne faut pas être dogmatique. On privilégie plusieurs pistes : l’allègement, le mono-matériau 100 % recyclable, c’est là-dessus que travaillent les industriels. »
Ils ont du boulot pour atteindre le graal du zéro déchet. Nous aussi, à la maison : une bouteille d’eau sur deux n’est pas triée. Et au magasin : en privilégiant les produits avec le moins d’emballages à jeter à la benne.

Par Anne Sophie Hache, La Voix du Nord, 18 novembre 2016d


Quand le packaging inspire les artistes

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Interlocuteur privilégié de l’ensemble des acteurs de la création packaging, l’INDP est une association loi 1901 créée par des professionnels de l’emballage, designers et industriels, avec pour objet statutaire “de contribuer au développement des activités de création et de design liées à la fabrication d’emballage”. C’est dans ce cadre que depuis un peu plus de dix ans, l’INDP informe, anime et met en relation les professionnels du secteur en proposant un ensemble de prestations et en développant un programme d’actions : newsletter, rencontres professionnelles, expositions, mises en relation, formations, concours, études, …

L’INDP s’appuie désormais sur un solide réseau d’industriels de l’emballage, de marques, de distributeurs, d’agences de design ou de designers indépendants, d’institutions, d’experts, de prescripteurs du design, … qui lui permet promouvoir les initiatives et des bonnes pratiques en matière de créativité et d’innovation dans le domaine du design packaging.

 

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Designer spécialisé dans le packaging, Fabrice Peltier a fait de l’emballage et des matériaux d’emballage sa matière première pour ses créations artistiques.

À la question “Pourquoi cette idée de peindre des boîtes de soupe ? », Andy Warhol répondait : “Parce que j’en consommais…” Dans les années 60, l’artiste de référence du Pop Art faisait entrer les boîtes de soupe Campbell's et les bouteilles de Coca Cola au musée. “Cela démontre que la force et la pérennité d’une représentation artistique échappe bien souvent à l’objectif initial de son auteur et que tout sujet représenté peut devenir universellement reconnu”, explique Fabrice Peltier, auteur de l’ouvrage de référence “Art, échanges créatifs” publié chez Pyramyd en 2008. Les lecteurs d’Emballages Magazine connaissent bien ce designer qui livre chaque mois depuis près de 20 ans l’analyse d’un pack. Mais Fabrice Peltier est aussi un créateur qui a fait de l’emballage et des matériaux d’emballage sa matière première. “Le recours aux artistes pour réaliser des packagings et pour représenter les produits dans les annonces publicitaires n’a pas attendu le maître du Pop Art pour voir le jour. Les décors d’emballages et les annonces publicitaires étaient réalisées dès la fin du dix-neuvième siècle par des artistes tels que Jules Chéret, Mucha, Toulouse-Lautrec... À partir de 1945, le Baron Philippe de Rothschild a eu l’idée de demander à un artiste de renom de décorer l'étiquette de son grand cru. Au fil du temps, les étiquettes du Château Mouton Rothschild se sont parées d’illustrations réalisées par quelques-uns des artistes les plus célèbres de leur temps comme Miró, Chagall, Braque, Picasso, Tàpies, Francis Bacon, Dali, Balthus, Anish Kapoor, Jeff Koons…”, rappelle Fabrice Peltier. “Inviter un plasticien à concevoir une œuvre à partir de sa production est un excellent investissement. C’est un très bon moyen pour mettre en avant son offre et de la valoriser autrement. Bien évidemment tous les artistes qui se prêteront au jeu ne deviendront pas des artistes de renommée mondiale que les collectionneurs et les musées s’arracheront. Mais qui sait… Cependant, les occasions qu'offrent les partenariats entre artistes et entreprises sont nombreuses pour mettre en avant de façon intelligente et qualitative un produit”, souligne l’artiste qui signe ses œuvres avec un bouchon en plastique rouge.

1 - Pop-art : Dans les années 60, Andy Wahrol fait entrer l’emballage dans un musée avec les boîtes de soupe Campbell's. “Le Pop Art est une réflexion sur la société de consommation américaine, les transformations qu’elle engendre dans les comportements quotidiens et la perception des choses”, souligne Fabrice Peltier.

2 - Compression : Auteurs de célèbres compressions, César ou Arman (x) “utilisent des objets de consommation, bien souvent des emballages, pour les accumuler, les juxtaposer, les compresser… Une fois encore, les entreprises qui ont eu l’honneur de voir leur production utilisée comme matière première par ces artistes qui, il faut le reconnaître, n’avaient pas bonne presse à l’époque, n’ont certainement pas mesuré leur chance. Certaines marques ne peuvent aujourd’hui que regretter de ne pas avoir collaboré avec ces artistes dont les œuvres sont désormais de notoriété mondiale et demeurent à jamais une forme de publicité d’une extrême qualité”, analyse Fabrice Peltier.

3 - Vitrail : À la fin des années 90, la brasserie Leffe sollicite Fabrice Peltier pour commémorer les 850 ans de son Abbaye. “Plutôt qu’un énième packaging édité en série limité, à partir de leurs bouteilles, j’ai créé un vitrail monumental qui a été exposé dans le hall de la Gare du Nord à Paris. L’accueil reçu par cette œuvre m’a fait prendre conscience du pouvoir incroyable du détournement artistique d’un produit ou d’une marque et de son impact sur le public”, explique le designer.

4 - Logo : À Octeville-sur-Mer (Seine-Maritime), le hall d’entrée de Sidel, un constructeur de machines de soufflage, abrite le logo suspendu de l’entreprise réalisé en bouteilles en polyéthylène téréphtalate (PET) par Fabrice Peltier.

5 - Marylin : Comme une image numérique pixellisée, le portrait de Marylin est entièrement conçu avec des emballages en carton recouverts de films lenticulaires d'API Foils par Fabrice Peltier.

6. 7. 8 Citations : Avec des emballages en carton pour liquides de Tetra Pak, Fabrice Peltier cite de grands artistes comme Mondrian (7),  Robert Indiana (8) ou Calder (6) connu pour ses mobiles.

9. Recyclage : À l’image de ce petit chien (x) à base d’emballages souples, les matériaux d’emballage trouvent une seconde vie avec le Recycl’art, “une démarche qui consiste à réaliser des œuvres à partir d’objet recyclés”, explique Fabrice Peltier.

Par Henri Saporta, Emballages Magazine N°980, juin-juillet 2016d


Lorsque les produits de l’industrie deviennent de l’art

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Interlocuteur privilégié de l’ensemble des acteurs de la création packaging, l’INDP est une association loi 1901 créée par des professionnels de l’emballage, designers et industriels, avec pour objet statutaire “de contribuer au développement des activités de création et de design liées à la fabrication d’emballage”. C’est dans ce cadre que depuis un peu plus de dix ans, l’INDP informe, anime et met en relation les professionnels du secteur en proposant un ensemble de prestations et en développant un programme d’actions : newsletter, rencontres professionnelles, expositions, mises en relation, formations, concours, études, …

L’INDP s’appuie désormais sur un solide réseau d’industriels de l’emballage, de marques, de distributeurs, d’agences de design ou de designers indépendants, d’institutions, d’experts, de prescripteurs du design, … qui lui permet promouvoir les initiatives et des bonnes pratiques en matière de créativité et d’innovation dans le domaine du design packaging.

 

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Fabrice Peltier - Art et Industrie - la Revue des Marques

Créer des œuvres d’art à partir des produits de l’entreprise peut s’avérer être une stratégie gagnante à court, moyen et très long terme…

En 1962, Andy Wahrol montre pour la première fois, lors d’une exposition, les Campbell’s Soup Cans. Le fait de créer des œuvres qui imitent des produits industriels ordinaires que l’on trouve dans les supermarchés et de les élever au rang d’icône, en les présentant dans des galeries d’art et des musées, a provoqué une profonde évolution des repères artistiques. Tout comme les œuvres « ready-made » de Marcel Duchamp plusieurs décennies auparavant, c’est bien parce que l’artiste a déclaré que ces représentations du banal sont des œuvres d’art et que nous avons fini par l’accepter, qu’elles ont accédé à ce statut. Ainsi, depuis plus d’un demi siècle, nous associons le Pop Art à une vulgaire boîte de conserve et ce n’est pas la Campbell’s Soup Company qui va s’en plaindre. En effet, si Andy Warhol doit une grande partie de sa notoriété à la série des boîtes de soupe Campbell qu’il a déclinée « à toutes les sauces » ; nous pouvons prétendre avec autant de légitimité que l’entreprise Campbell doit aujourd’hui beaucoup de sa notoriété à la célébrité de Warhol. Chaque exposition, chaque reproduction des tableaux et des sérigraphies de l’artiste, est une publicité gratuite pour la marque, alors qu’il n’existe aucune forme  de lien entre l’artiste et l’entreprise. À la question « Pourquoi cette idée de peindre des boîtes de soupe ? », Andy Warhol répondait : « Parce que j’en consommais... » Cela démontre que la force et la pérennité d’une représentation artistique échappe bien souvent à l’objectif initial de son auteur et que tout sujet représenté peut devenir universellement reconnu. La Joconde qui est l’un des rares tableaux que l’on attribue de façon certaine à Léonard de Vinci en est le meilleur exemple. Qui est Mona Lisa ? Une seule certitude : c’est l’une des œuvres d'art les plus célèbres du monde, si ce n'est la plus célèbre et en tout cas, l'une des représentations d'un visage féminin les plus connue et réinterprétée au monde.

L'art, élément de la stratégie marketing
Le recours aux artistes pour réaliser des packagings et pour représenter les produits dans les annonces publicitaires n’a pas attendu le maître du Pop Art pour voir le jour. Les décors d’emballages et les annonces publicitaires étaient réalisées dès la fin du dix-neuvième siècle par des artistes tel que : Jules Chéret, Mucha, Toulouse-Lautrec... À partir de 1945, le Baron Philippe de Rothschild a eu l’idée de demander à un artiste de renom de décorer l'étiquette de son grand cru. Au fil du temps, les étiquettes du Château Mouton Rothschild se sont parées d’illustrations réalisées par quelques-uns des artistes les plus célèbres de leur temps : Miró, Chagall, Braque, Picasso, Tàpies, Francis Bacon, Dali, Balthus, Anish Kapoor, Jeff Koons… Cependant, l’œuvre de Warhol a donné des idées aux équipes du marketing et de la communication des entreprises de produits et de biens de consommation. Le recours à des artistes s’est peu à peu inscrit de façon plus raisonnée dans leurs stratégies. À l’instar de Mouton Rothschild, certaines marques font régulièrement appel à des artistes : c’est le cas par exemple de Taittinger qui réalise depuis 1983 la bouteille de sa cuvée millésimée avec des artistes contemporains de renom, ou d’Absolut Vodka qui diffuse régulièrement des annonces qui montrent des interprétations artistiques de tous horizons de sa bouteille. Depuis près d’une quarantaine d’années, art et communication entretiennent de bons rapports. Actions de mécénat, commandes spéciales, concours sont très régulièrement organisés par les entreprises avec plus ou moins de continuité. Dans tous ces cas, la création est une représentation artistique, en rapport direct ou non avec la marque, qui est reproduite sur les supports de communication de l’entreprise : annonces presse, affiches, emballages... 

Les objets de marque devenus
Une autre tendance qui prend ses racines avec le Néoréalisme, un courant artistique simultané à celui du Pop Art, se développe depuis quelques années, notamment avec l’avènement du « Recycl’art » : une démarche qui consiste à réaliser des œuvres à partir d’objet recyclés. Certains historiens de l’art présentent le Néoréalisme comme la version française du Pop Art. Il serait plus exact de dire que, de part et d’autre de l’Atlantique sont apparus, au début des années 1960, des travaux qui rompent avec l’abstraction en utilisant des éléments issus de la réalité quotidienne comme sujet et matière première de l’expression artistique. Le Pop Art est une réflexion sur la société de consommation américaine, les transformations qu’elle engendre dans les comportements quotidiens et la perception des choses. Le Néoréalisme quant à lui, proclame un retour à la réalité, en opposition avec le lyrisme de l’art abstrait de cette époque. Les œuvres emblématiques de ce mouvement sont celles de Martial Raysse à ses débuts, d’Arman, ou de César. Ces artistes utilisent des objets de consommation, bien souvent des emballages, pour les accumuler, les juxtaposer, les compresser… Une fois encore, les entreprises qui ont eu l’honneur de voir leur production utilisée comme matière première par ces artistes qui, il faut le reconnaître, n’avaient pas bonne presse à l’époque, n’ont certainement pas mesuré leur chance. Certaines marques ne peuvent aujourd’hui que regretter de ne pas avoir collaboré avec ces artistes dont les œuvres sont désormais de notoriété mondiale et demeurent à jamais une forme de publicité d’une extrême qualité.
Inviter un plasticien à concevoir une œuvre à partir de sa production est un excellent investissement. C’est un très bon moyen pour mettre en avant son offre et de la valoriser autrement. Bien évidemment tous les artistes qui se prêteront au jeu ne deviendront pas des artistes de renommée mondiale que les collectionneurs et les musées s’arracheront. Mais qui sait…Cependant, les opportunités qu'offrent les partenariats entre artistes et entreprises sont nombreuses pour mettre en avant de façon intelligente et qualitative un produit.

Fabrice Peltier - Art et Industrie - la Revue des MarquesCréer ses propres oeuvres
Selon ma propre expérience, je ne peux que constater quel peut être l’intérêt des entreprises à faire entrer l’interprétation artistique de leur production dans leurs murs. À la fin des années 90, la brasserie Leffe m’a sollicité pour commémorer les 850 ans de son Abbaye. Plutôt qu’un énième packaging édité en série limité, à partir de leurs bouteilles, j’ai créé un vitrail monumental qui a été exposé dans le hall de la Gare du Nord à Paris. L’accueil reçu par cette œuvre m’a fait prendre conscience du pouvoir incroyable du détournement artistique d’un produit ou d’une marque et de son impact sur le public. Depuis ont suivi des créations pour Tetra Pak avec emballages de toute leur gamme de produit, pour Sidel avec des bouteilles en plastique qu’ils produisent et pour bien d’autres marques et produits. Ces œuvres ont été présentées dans des expositions, des salons et décorent les murs des sièges sociaux de ces entreprises dans le monde entier. Certaines font même désormais partie de la collection permanente d’un musée !
Les entreprises dépensent beaucoup d’argent pour la réalisation de matériel de communication dont la durée de vie n’est qu’éphémère, parfois, juste pour le temps d’un seul et unique événement. La conception et la réalisation d’une œuvre d’art fabriquée à partir de ses propres produits s’inscrit dans la pérennité. L’œuvre peut être réutilisée plusieurs fois. Elle sert l’image de la marque ou de l’entreprise dans la durée car bien souvent elle continue à vivre longtemps après sa première présentation, surtout lorsqu’elle est reproduite dans des journaux, des livres, des sites internet ou bien réutilisée pour illustrer des supports de communication.

L’entreprise qui possède une œuvre d’art réalisée à partir de ses produits est donc plusieurs fois gagnante. Et elle le sera encore plus si cette dernière est remarquée sur le marché de l’art et que la cote de son auteur grimpe…

Par Fabrice Peltier, La Revue des Marques N°95, Juillet 2016d  


Entretien avec Fabrice Peltier – Designer – Président de l’INDP
(Institut National du Design Packaging)
 

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Interlocuteur privilégié de l’ensemble des acteurs de la création packaging, l’INDP est une association loi 1901 créée par des professionnels de l’emballage, designers et industriels, avec pour objet statutaire “de contribuer au développement des activités de création et de design liées à la fabrication d’emballage”. C’est dans ce cadre que depuis un peu plus de dix ans, l’INDP informe, anime et met en relation les professionnels du secteur en proposant un ensemble de prestations et en développant un programme d’actions : newsletter, rencontres professionnelles, expositions, mises en relation, formations, concours, études, …

L’INDP s’appuie désormais sur un solide réseau d’industriels de l’emballage, de marques, de distributeurs, d’agences de design ou de designers indépendants, d’institutions, d’experts, de prescripteurs du design, … qui lui permet promouvoir les initiatives et des bonnes pratiques en matière de créativité et d’innovation dans le domaine du design packaging.

 

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Fabrice Peltier - INDP - Conseil National de l'EmballagePouvez-vous nous présenter votre activité et les missions de l’INDP ?
Interlocuteur privilégié de l’ensemble des acteurs de la création packaging, l’INDP est une association loi 1901 créée par des professionnels de l’emballage, designers et industriels, avec pour objet statutaire “de contribuer au développement des activités de création et de design liées à la fabrication d’emballage”. C’est dans ce cadre que depuis un peu plus de dix ans, l’INDP informe, anime et met en relation les professionnels du secteur en proposant un ensemble de prestations et en développant un programme d’actions: newsletter, rencontres professionnelles, expositions, mises en relation, formations, concours, études, …
L’INDP s’appuie désormais sur un solide réseau d’industriels de l’emballage, de marques, de distributeurs, d’agences de design ou de designers indépendants, d’institutions, d’experts, de prescripteurs du design, … qui lui permet promouvoir les initiatives et des bonnes pratiques en matière de créativité et d’innovation dans le domaine du design packaging. 

L’INDP a rejoint le CNE en 2013 au sein du 9ème collège, avec le recul, pourriez-vous nous proposer un bilan de cette collaboration ?
Le designer packaging est un acteur à part entière de l’industrie de l’emballage. Il travaille en amont lors des projets de développement d’emballages et ses propositions sont souvent très lourdes de conséquences en aval, lors des phases de production. En effet, le design packaging est une activité créative et technique qui consiste à concevoir les formes et les décors des emballages destinés à contenir tous types de produits, qu’ils soient de consommation courante ou à usage professionnel. Son objectif est multiple dans la mesure où il vise à améliorer un ensemble de fonctions très différentes les unes des autres, tout au long du cycle de vie du produit : de son conditionnement en usine à son déballage sur le lieu de consommation, en passant par son exposition sur le lieu de vente, pour finir à la poubelle…
Il se trouve qu’avant l’arrivée de l’INDP au CNE, le designer packaging était totalement absent des groupes de travail. L’ouverture du 9ème collège du CNE a comblé ce vide. Après plusieurs années de participation aux activités de l’association nous ne pouvons que nous féliciter de cette collaboration qui, j’en suis certain, nous a mutuellement enrichis. Aussi, désormais j’encourage vivement tous les membres de l’INDP à participer activement et régulièrement aux manifestations et aux groupes de travail du CNE…

Certains adhérents de l’INDP ont rejoint le groupe de travail en cours du CNE « l’Emballage pour tous les âges », selon vous, en quoi le design de l’emballage peut contribuer à intégrer l’usage consommateur ?
Comment imaginer ce groupe de travail sans la présence de designers ! Nous pouvons considérer aujourd’hui que l’amélioration d’un emballage basique pour le rendre plus fonctionnel et plus communiquant est incontestablement un acte de design : le travail du designer packaging.
L’exercice du design packaging se résume en deux grandes spécialités :
- Le design de la forme de l’emballage. Il s’agit d’un travail sur la fonctionnalité, l’ergonomie, l’esthétique, la polysensorialité, l’éco-conception… Soit toutes les composantes de la configuration de l’objet de conditionnement en lui-même, avec le but d’en faire un emballage plus fonctionnel, plus efficace et plus pratique pour les utilisateurs.
- Le design de la communication émise par l’emballage. Il s’agit du travail sur l’identité de la marque, la reconnaissance de l’univers du produit, l’attractivité sur le point de vente, la mise en valeur des spécificités de l’offre, la visibilité et la lisibilité des informations… Soit tous les éléments graphiques et visuels reproduits sur l’emballage, pour en faire un média identitaire qui transmet efficacement les messages du producteur à ses consommateurs.
Ce descriptif des interventions du designer packaging résume à lui seul la raison de la présence indispensable des adhérents de l’INDP au groupe de travail « l’Emballage pour tous les âges ».

En tant qu’administrateur du CNE, quels sont les grands thèmes émergents que le CNE pourrait investiguer dans le cadre de groupes de travail ? Faire aimer l’emballage !
Pourquoi les médias dénoncent-ils régulièrement l’emballage comme étant l’un des pires fléaux de la planète? Le paradoxe de l’emballage, c’est qu’on oublie sa fonction pour se focaliser sur sa fin de vie. Par exemple, les boîtes de conserve que Napoléon a fournies à la Grande Armée pour lui épargner le scorbut. Il y a aussi le rôle salvateur qu’elles ont joué dans la prophylaxie de la listéria. Un emballage doit avant tout protéger. Aujourd’hui, un emballage améliore aussi la durée de vie de son contenu, ce qui est entre autres un élément de réponse au problème du gâchis alimentaire ; il donne également des informations essentielles sur le contenu, ce qui répond à une demande de plus en plus forte des consommateurs.
Pour faire aimer l’emballage, il convient juste de rappeler quelques fonctions élémentaires et une exigence primordiale à sa réalisation. En premier lieu, le conditionnement doit protéger, conserver et valoriser ce qu’il contient : le produit. Il doit aussi communiquer avec le consommateur, expliquer la nature du produit, donner des informations légales et convaincre sur ses qualités pour susciter l’acte d’achat. Enfin, il doit satisfaire son utilisateur, tant sur des critères rationnels que sont la fonctionnalité et le service, que d’autres totalement irrationnels, comme le désir et le besoin… L’exigence, quant à elle, qui préside désormais à toute création d’emballage, est que celui-ci ait un impact minimum sur notre environnement et bien évidemment sur la santé humaine. Bien emballer est donc un acte de respect : respect du produit contenu, respect de la personne qui achète, respect de la personne qui utilise, respect de l’environnement.
Travaillons ensemble sur ces messages et relayons-les ! Ainsi l’emballage sera peut-être plus respecté…

Le monde bouge rapidement, l’INDP a pour vocation de favoriser les rencontres et les échanges dans le but notamment, d’anticiper les tendances et de favoriser l’innovation. Quelles sont pour vous les innovations de demain en termes d’emballage ?
Le design packaging n’est autre que le reflet de notre société industrielle et consumériste. Cependant, demain devra-t-il encore combler sans limites les besoins futiles d’enfants gâtés de quelques pays privilégiés ? Ou bien se résoudre à compter ses ressources pour répondre à de vrais besoins d’une population mondiale qui ne cesse de s’accroître ? La planète nous appellera inexorablement à la raison en nous imposant un autre chemin. Ainsi, le design packaging prendra de nouvelles orientations.

Vers un emballage plus raisonnable
Les crises sécuritaires, climatiques, sanitaires, écologiques, économiques sont de plus en plus fréquentes et violentes. Elles sont, pour de nombreux observateurs, les signes avant-coureurs de la fin d’un système, d’un changement inéluctable de modèle. Notre société qui se mondialise entraîne inexorablement une problématique générale d’épuisement des ressources, liée à une surexploitation d’à peu près tout ce qui se trouve sur terre et qui peut générer des profits.
Force est de constater qu’à la fin du XXe siècle, 20  % de la population mondiale consommait 80 % des ressources naturelles disponibles. Il va donc falloir partager et économiser. Une statistique qui est vraie aujourd’hui, mais le sera encore plus demain avec le développement rapide des autres pays. Il y a donc nécessité, pour ne pas dire urgence, à produire de manière plus raisonnée. Pour ce faire, les designers d’emballages ont leur part de responsabilité. Ils sont désormais invités à intégrer ces nouvelles contraintes dans leur réflexion, voire à les inscrire durablement dans l’éthique de leur profession…

Vers un emballage plus recyclable
Depuis la mise en place du dispositif “Point Vert” en 1993, nous mettons nos emballages dans les bacs de tri sélectif pour qu’ils soient recyclés. Les résultats n’ont cessé de progresser, jusqu’à atteindre un seuil qui semble bien difficile à dépasser pour atteindre l’objectif ambitieux de taux de recyclage 75%. Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas seulement de demander aux citoyens de mieux trier et de trier plus, mais aussi de demander aux industriels d’améliorer la recyclabilité des emballages qu’ils mettent sur le marché. Comment faire pour qu’une tonne d’emballages rapporte le plus de matière recyclée possible ?
Le plus gros gisement d’augmentation des taux de recyclage est dans l’amélioration de la recyclabilité de ce que les gens trient. Concevoir des emballages en optant pour des solutions qui permettent d’obtenir plus de matières au recyclage, c’est faire de la « recyclo-conception ». Cette démarche consiste à intégrer la facilité et la performance du recyclage dans la conception des emballages. C’est, pour moi, le vrai challenge de demain pour les designers packaging! En effet, il n’y a aucun intérêt à déposer dans les bacs de tri sélectif, des emballages usagés qui sont à moitié recyclables. C’est l’intégralité des emballages qui doit être recyclable. Cette « recyclabilité  totale » des emballages est fondamentale pour l’avenir. Dans le domaine du recyclage, toutes les mesures doivent être prises pour éviter que les déchets d’emballages ne partent en fumée ou pire, ne deviennent des déchets ultimes. Pour augmenter le taux de recyclage des emballages usagés, il ne s’agit pas uniquement de demander aux gens de trier, mais de contribuer à faire en sorte que ce qu’ils trient soit facilement recyclable. Aux designers d’emballages de se pencher sur la question, car ce n’est bien évidemment qu’une question de conception…

Vers un emballage plus économique
Le prix a toujours été un facteur déterminant dans le choix des industriels comme des consommateurs. Cependant, pour diverses raisons, il va le devenir encore plus. Longtemps réservé à une clientèle aux revenus modestes, le « prix bas » est devenu synonyme de « bonne affaire ». S’il y a encore quelques années la marque justifiait à elle seule un prix plus élevé, les consommateurs se sont peu à peu rendu compte que la qualité de certains produits griffés ne justifiait absolument pas leur niveau de prix. Il faut bien admettre que les études drastiques d’analyse de la valeur, entamées par toutes les grandes entreprises à partir des années 1980, ont eu pour effet de niveler la qualité de leur offre par le bas et par voie de conséquence de leurs emballages. Au bout du compte, la différence entre un produit de premier prix et un produit de prix standard, voire haut de gamme, n’était pas toujours perceptible. Chemin faisant, les prix bas ne sont plus systématiquement perçus par les consommateurs comme un symbole de qualité médiocre.
Depuis 2008 et le début de la crise économique, les consommateurs sont encore plus sensibles au prix. Leur pouvoir d’achat, d’abord en stagnation puis en baisse sensible, impose un design beaucoup plus sobre et plus économique ; le coût des choses est devenu plus que jamais rédhibitoire. Ainsi, il devient de plus en plus difficile de justifier que l’emballage d’un produit au design parfaitement étudié soit plus cher qu’un autre. Bien au contraire, le design parfaitement étudié d’un packaging doit être à la disposition et à la portée de tout un chacun. Les designers doivent concevoir des emballages qui reflètent le juste prix au prix le plus juste…

Avez-vous des suggestions pour renforcer les activités et ainsi contribuer à la visibilité du CNE ?
Vulgariser et communiquer auprès du grand public les travaux du CNE. À quand l’Emballage pour les Nuls !!!

Conseil National de l'Emballage, Juin 2016d

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Analyse Emballages Magazine - Packaging - Fabrice Peltier

Chaque mois, Fabrice Peltier analyse un nouveau packaging pour Emballages Magazine.

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Le truc rouge vissé...

On retrouve sur chacune de mes créations un bouchon rouge, bien vissé quelque part. La question : c'est quoi le truc rouge ?, m'est posée régulièrement.

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